"Une mécanique novatrice et hypnotique"
Laurence Boccolini fait son grand retour sur TF1 avec Money Drop, un nouveau jeu de culture générale, adapté d'un format anglais. Pierre-Antoine Boucly, directeur artistique des pôles jeux et divertissements chez Endemol, nous en dit plus... A PARTIR DU LUNDI 1er AOUT, DU LUNDI AU VENDREDI à 19:00.
Pourquoi avoir adapté ce jeu en France ?
Chez Endemol, nous croyons beaucoup à ce format anglais. Il a déjà été adapté avec succès dans une vingtaine de pays et nous avons assez naturellement pensé à le lancer en France. Nous cherchons constamment à renouveler les mécaniques de jeu. Or, je pense qu'il n'y a pas eu de jeu aussi novateur depuis longtemps sur les antennes françaises.
Avez-vous rencontré des difficultés dans le travail d'adaptation ?
Dans les autres pays,
Money Drop est diffusé de manière hebdomadaire, en direct et en deuxième partie de soirée. Pour passer à un format quotidien, ce jeu a nécessité un important travail d'adaptation et une vraie réflexion en termes de construction d'émissions afin de ne pas créer de lassitude. Au final, je trouve que nous sommes arrivés à une mécanique à la fois novatrice et hypnotique. Dans la mise en image aussi, nous différons des codes habituels des jeux, avec un décor en acier brossé très beau qui se voit rarement en télévision. Nous avons travaillé main dans la main avec les équipes de Christophe Henriet (directeur des jeux et divertissements à TF1, ndlr) et nous sommes très contents du résultat.
Comment ce jeu va-t-il se dérouler ?
Money Drop met en scène des candidats en couple qui entretiennent des liens très forts. Ils disposent dès le début de la partie de 250 000 euros en petites coupures. Leur objectif est de conserver le maximum d'argent en répondant à 8 questions. Face à eux, 4 trappes correspondent aux différentes réponses proposées. Bien sûr, une seule d'entre elles est correcte. Pour chaque question, les candidats sont obligés de poser l'intégralité de la somme mise à leur disposition sur ces trappes en en laissant toujours une libre de billets. S'ils connaissent la réponse, ils peuvent tout mettre sur une seule et même trappe ; mais s'ils hésitent, ils peuvent répartir leur argent en 2 ou 3 réponses. L'argent posé sur une mauvaise case est définitivement perdu.
Quel est le ton des questions ?
Ce sont des questions de culture populaire qui s'adressent à un large public et permettent aux téléspectateurs de jouer chez eux. Elles incitent à la réflexion et à la déduction. En effet, même sans connaître la réponse, chacun peut essayer de la déduire en faisant preuve de bon sens et de logique. Les candidats peuvent de toute façon donner plusieurs réponses en cas de doute, contrairement à tous les jeux plus classiques.
Pourquoi faire intervenir des couples et non un seul candidat ?
Nous choisissons volontairement des couples très soudés. En fonction des catégories de questions, l'un des 2 partenaires se sent plus fort et prend l'ascendant sur l'autre qui doit lui faire confiance. Cette problématique de choix et de confiance s'assimile à des situations de vie quotidienne, lorsqu'il faut ou non décider de faire une grosse dépense, gérer le budget du ménage...
Money Drop révèle la force d'un couple et la confiance que chacun porte à l'autre, met en évidence les tempéraments. Ce jeu ne laisse pas indifférent car il apporte un ressort psychologique. En termes de relations humaines et de comportement, c'est à la fois drôle et instructif !
Sur le plateau, le gain est concrétisé par des liasses de billets. Pour quelle raison ?
Pour la première fois, les candidats visualisent concrètement la somme et elle en devient terriblement réelle. Dans d'autres jeux, la cagnotte, symbolisée par un simple chiffre sur un écran, reste assez virtuelle. De fait, on a souvent tendance à oublier la valeur réelle des gains. Voir 250 000 euros en tas de billets est impressionnant et troublant pour les candidats. Cela change leur façon de réagir. Pour nous comme pour la chaîne, il était important de respecter la valeur de l'argent.
Le choix de Laurence Boccolini s'est-il rapidement imposé à vous ?
Son nom s'est imposé naturellement à la direction de la chaîne et nous avons tous trouvé qu'il s'agissait d'une excellente idée. Laurence Boccolini a créé un nouveau ton. Elle sait faire monter la tension lorsqu'il le faut, être en empathie avec les candidats et les soutenir quand ils en ont besoin... Ce jeu lui correspond totalement et je crois qu'elle a vraiment plaisir à le faire.
3 questions à Laurence Boccolini
Pourquoi avoir accepté de prendre les commandes de Money Drop ?
Dès que j'ai vu les premières minutes de ce format anglais, il m'a immédiatement plu. J'ai aimé sa mécanique très efficace, la présence d'un public sur le plateau et l'interaction particulière entre l'animateur et les candidats.
Les candidats se retrouvent face à des liasses de billets. Cela change-t-il leur comportement ?
Oui, ils sont très impressionnés et leur stress est immense. La présence «physique» de 250 000 euros sur le plateau rend ce jeu particulièrement intense !
Vous retrouvera-t-on aussi sévère que dans Le maillon faible ?
Non. Le maillon faible, c'était Le maillon faible, il faut passer à autre chose ! Il serait d'ailleurs totalement ridicule de vouloir continuer sur ce registre, d'autant que ce format ne s'y prête absolument pas. Money Drop est diffusé dans de nombreux pays. Par curiosité, j'ai regardé la version anglaise, animée par Davina McCall que je connaissais par le Big Brother UK. Mais nous sommes très différentes et je ne cherche jamais à m'inspirer de qui que ce soit ! J'apporte mon propre ton à l'émission. Je pense que c'est la raison pour laquelle TF1 a fait appel à moi.
Aurélie BINOIST