Cosmogol 999 a écrit:
Est-ce que Blocher, en tant que conseiller fédéral, a des moyens concrets de pressions sur la TSR ? Nomination de dirigeants, menace de baisse de la redevance... et son parti est assez puissant, il me semble.
Désolé pour cette réponse tardive.
Alors à ma connaissance, Blocher ou n'importe quel autre conseiller fédéral n'a pratiquement aucun moyen de pression sur la TSR ou le service publique (SSR) en général.
En fait la SSR est considérée comme une association et jouie ainsi d'une totale indépendance vis-à-vis du pouvoir. Sa liberté d'expression est en plus garanti dans sa concession.
Si le Conseil Fédéral élit les membres dirigants de la SSR, je crois qu'il n'a aucun pouvoir direct sur l'une des septs unités d'entreprises de la SSR (TSR, RSR, SF...). Il existe cependant des mesures "super-provisionnelles" qui peuvent empêcher la diffusion d'un sujet ou d'une émission. Mais d'après ce que j'ai compris, seul un juge peut prendre cette décision.
Et comme le hasard fait bien les choses, on a un très bel exemple des suites qui peuvent arriver quand la SSR se sent flouée avec la liberté d'expression (voir dépêche en fin de message). En ce qui concerne Infrarouge, M. Blocher réfléchit actuellement aux suites (plainte ?) qu'il va donner à cette affaire, mais il a dit que ce n'était pas urgent. Je pense que s'il décide de porter plainte, ça sera après ces fameuses votations. En attendant, ce soir Infrarouge (en direct cette fois-ci et toujours avec les caricatures) débattera sur la question "Peut-on caricaturer un Conseiller fédéral ?".
Mix & RemixPour ceux que ça interesse, j'ai mis le début de l'Infrarouge avec Blocher et la BDL de l'émission de ce soir sur
ce topic. Et pour ceux qui voudraient voir les fameuses caricatures et, éventuellement, voir l'émission en question
ça se passe ici. Et enfin, la
charte d'éthique de la TSR.
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Citer:
Emission de la TSR censurée: la CEDH condamne la Suisse 17 septembre 2006 - 15:21
BERNE - La Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg désavoue le Tribunal fédéral au sujet d'un reportage de "Temps présent" sur le rôle de la Suisse durant la 2e Guerre mondiale, diffusé en 1997. Selon elle, la liberté d'expression a été violée.
L'arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme doit être publié officiellement jeudi. Mais Charles Poncet, l'avocat du journaliste Daniel Monnat, a confirmé l'information du 19:30 de la TSR samedi et du "Matin dimanche". SSR idée suisse s'est félicité dans un communiqué de la décision de Strasbourg.
Le Tribunal fédéral (TF) avait estimé dans un jugement rendu en décembre 2000 que l'émission de "Temps présent" - "L'honneur perdu de la Suisse" -, réalisée par Daniel Monnat, manquait d'objectivité. Selon le TF, le reportage ne respectait pas la concession de la SSR qui lui impose de "présenter fidèlement les événements".
Cette enquête corrigeait le mythe d'une Suisse résistante durant le conflit. Plusieurs historiens y expliquaient la politique suisse envers les réfugiés juifs, la collaboration économique avec l'Allemagne hitlérienne et la séduction exercée par l'ordre nouveau sur certaines élites helvétiques. Cette émission avait provoqué une vive émotion dans le public.
Pour les juges de Strasbourg, le jugement du TF représente une violation de l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme, relative à la liberté d'expression.
Le plaignant Daniel Monnat se félicite de ce jugement en faveur de la liberté de la presse. Dans une interview au "Matin dimanche", il considère avoir été victime d'une "censure politique" liée au contexte émotionnel de l'époque.
La décision de la CEDH tombe quelques jours après l'affaire des caricatures de Christoph Blocher dans l'émission de la TSR "Infrarouge". Le conseiller fédéral UDC avait demandé le retrait des dessins lors d'un débat sur les lois sur l'asile et les étrangers soumises en votation le 24 septembre.
Source : Swissinfo / SDA-ATS Citer:
La Cour Européenne des Droits de l’Homme donne raison à Temps présent 17.09.2006
La condamnation par l’Autorité indépendante d’examens des plaintes (AIEP), confirmée par le Tribunal fédéral, du Temps présent « L’honneur perdu de la Suisse » réalisé par le journaliste Daniel Monnat en 1997, a été déclarée contraire à la Convention des Droits de l’Homme.En mars 1997, la TSR avait produit et diffusé une enquête de Daniel Monnat consacrée à l’histoire de la Suisse pendant la seconde guerre mondiale, et plus particulièrement aux relations entre la Suisse et l’Allemagne. Au moment de sa diffusion, cette enquête intitulée « L’Honneur perdu de la Suisse », avait provoqué de vives réactions. Suite à une plainte d’un groupe de téléspectateurs, l’émission avait finalement été condamnée par l’AIEP en 1999, puis par le Tribunal fédéral, malgré deux recours déposés par SRG SSR idée suisse.
La Cour Européenne des Droits de l’Homme, saisie par Daniel Monnat, estime cette condamnation contraire à la Convention. En effet la Cour considère que le reportage se fonde incontestablement sur des recherches historiques sérieuses, que son auteur n’a pas manqué à son devoir d’agir de bonne foi et qu’il a respecté la déontologie journalistique.
La Direction générale de SRG SSR idée suisse et la Direction de la TSR se félicitent de cet arrêt de la Cour européenne qui précise que « dans le contexte du débat sur un sujet d’intérêt général majeur, pareille sanction (ndr : la condamnation de l’AIEP confirmée par le Tribunal fédéral) risque de dissuader les journalistes de contribuer à la discussion publique de questions qui intéressent la vie de la collectivité. Par là même, elle est de nature à entraver les médias dans l’accomplissement de leur tache d’information et de contrôle ».
Les considérants de la Cour européenne des Droits de l’Homme concernant le reportage Temps présent de Daniel Monnat, aujourd’hui rédacteur en chef des magazines d’information de la TSR, seront communiqués aux responsables des programmes d’information de SSR SRG idée suisse et l’embargo juridique qui frappe l’émission sera levé par la TSR.
Source : Service de presse TSR et SRG SSR idée suisse