Anticipant l’hypothèse où Europe 1 lui échapperait, Vincent Bolloré manifeste donc dans Paris son intérêt pour un rachat de M6-RTL. Pas sûr, là non plus, qu’à moins de quinze mois de la présidentielle, cette perspective ravisse l’Elysée. D’autant que la station populaire, à l’audience cumulée plus de deux fois supérieure à celle d’Europe 1 (11,2 % contre 5 % en novembre-décembre 2020) ne semble pas si incompatible avec CNews : Eric Zemmour y a officié, et elle compte parmi ses animateurs vedettes Pascal Praud, figure de CNews.
Mais ce mouvement de consolidation se heurterait à des barrières réglementaires : il faudrait que Canal+, qui possède déjà sept chaînes hertziennes gratuites ou payantes (Canal+, Canal+ Cinéma, Canal+ Sport, Planète, C8, CNews et CStar), soit le maximum autorisé par la réglementation, ferme des antennes ou en vende. « Certains canaux comme Canal+ Cinéma ou Sport ne sont pas de véritables chaînes », modère une source proche de Vivendi. Le groupe M6, lui, possède cinq chaînes sur la TNT (M6, W9, 6ter, Gulli, et Paris Première).


Autre candidat potentiel : TF1, avec lequel des contacts ont été pris. Selon nos informations, Martin Bouygues, son propriétaire, laisse Gilles Pélisson, le patron de la Une, regarder le dossier. Sur le papier, un rapprochement des deux principaux groupes de télévision privés paraît complexe. Non seulement TF1 possède déjà cinq chaînes gratuites sur la TNT (TF1, LCI, TMC, TFX et TF1 Séries Films), mais cette alliance créerait un mastodonte sur le marché publicitaire français. « C’est compliqué mais pas exclu si l’on inclut les plates-formes », explique une source. Autrement dit, il faudrait que les autorités de la concurrence – française ou européenne – analysent l’opération en incluant les géants américains des médias, comme Netflix, Amazon Prime Vidéo et YouTube. Ironie de l’histoire, même si la Une est toujours la première chaîne privée française, le groupe de télévision ne vaut plus que 1,5 milliard d’euros en Bourse, soit moins que son challenger.
Enfin, Altice, qui ne commente pas l’information, aurait fait preuve de son intérêt pour la filiale de Bertelsmann.

Même si le groupe de Patrick Drahi doit mener un plan social au sein de son pôle de médias, qui compte BFM-TV et ses déclinaisons, ainsi que les radios RMC et BFM Business. Là aussi, l’opération se heurterait à une barrière réglementaire. Aucun groupe de radios ne peut toucher un bassin de population supérieur à 150 millions d’habitants (en nombre cumulé), sous peine de se retrouver en situation d’abus de position dominante.

Je ne pense pas que M6 aurait lancé la nouvelle saison de This is us à ce moment-là si TF1 ne diffusait pas son adaptation française actuellement. Je n'aurais d'ailleurs pas imaginé revoir cette série en prime-time vu les audiences à 6-7% réalisées l'an dernier (même si les cibles sauvaient un peu le tout...).