D’après L’Équipe, c’est officiellement acté : Laurent Rigal succède à David Dumain aux commentaires des Grand-Prix de MotoGP sur Canal+. La chaîne cryptée a donc fait un choix « par défaut », mais qui est très logique et amplement mérité pour Rigal, qui était très légitime pour cette promotion depuis un bon bout de temps.
Cependant, comme je le craignais dans un long post que j’ai fais ici il y a plus d’une semaine, Rigal laisse vacant son poste de commentateur des Grand-Prix de Moto2 et de Moto3 pour se concentrer pleinement sur la catégorie reine, c’est Antoine Arlot, commentateur des courses de Formule 2 et de Formule 3 sur les antennes de Canal, qui récupère ce poste, et qui par la même occasion se « greffe » à l’équipe éditoriale du MotoGP.
Je ne comprends pas du tout l’arrivée d’Arlot aux commentaires de la Moto2/3 pour remplacer Rigal. C’était clairement l’un des derniers noms qui me seraient venus à l’esprit dans le cas où il aurait fallu chercher un remplaçant pour ces 2 catégories. Déjà que je ne le trouvais pas extraordinaire pour la F2/3 ou encore l’IndyCar, là j’arrive pas à pouvoir me faire à l’idée qu’il va commenter quelque chose de ce jargon-là. Espérons qu’il puisse y trouver son ton là-bas, mais j’avoue que c’est pas gagné.
Ce qui est d’autant plus regrettable est que Canal n’ait pas osé s’aligner sur nombreux de ses confrères étrangers en proposant un commentateur unique pour les 3 catégories. Ça aurait été l’occasion de profiter du départ du Dumain pour mettre en place cela avec Rigal aux manettes et l’alternance des consultants actuels (avec Randy de Puniet pour le MotoGP et Jules Danilo & Louis Rossi en alternance pour la Moto2/3). Surtout qu’en théorie, quelque chose de ce jargon-là est possible : on voit bien des commentateurs faire toute une session de nuit sur l’endurance, d’autres assurer sur (quasiment) toute une journée aux commentaires d’une course de cyclisme, ou encore certains qui commentent toutes les spéciales d’un Rallye WRC (comme Stéphane Genti lors du Rallye de Monte-Carlo). Et en pratique même, un commentateur unique est tout à fait possible : on a bien eu David Dumain qui avait remplacé Laurent Rigal (absent lors du jour des courses pour des raisons inconnues) pour la Moto2/3 l’année dernière lors du GP du Portugal.
Pour en revenir à Stéphane Genti, le départ d’Antoine Arlot vers la Moto2/3 va sans doute lui permettre de revenir aux commentaires pour la Formule 2 et la Formule 3, quoique Canal peut encore si besoin aller chercher du côté des différentes pigistes ayant assuré chez eux aux commentaires de ces courses sur ces dernières années (Patrick Rivet, Anthony Drevet, Marc Minari…).
En conclusion : l’arrivée de Rigal aux commentaires du MotoGP est une très grande satisfaction, même si son remplacement par Arlot pour la Moto2/3 semble incompréhensible sur plusieurs points de vue.

Selon le "Canard Enchaîné" du 27 janvier dernier,
Vincent Bolloré aurait fait réécrire (Oui, vous avez bien lu...) le scénario de la série "Paris Police 1900".
Ce qui illustre la mainmise de l'Homme d'affaires, sur le contenu éditorial du Groupe Canal...
https://www.20minutes.fr/arts-stars/ser ... e-scenario

Évidemment, je ne dis pas le contraire...

En effet il a le droit, mais niveau éthique de changer les choses juste parce que ça ne plait pas à l'actionnaire...

Les abonnés à Canal+ sont des gens adultes. Si ils ne sont pas content, ils se désabonnent. On l'a d'ailleurs vu par le passé. Et puis honnêtement, c'est sa boite, non ? C'est son fric. Ceci dit, ce genre de méthodes, Canal+ s'en passerait volontiers.

Ce qui a permis à Canal de se sauver, ce ne sont certainement pas les créations originales même si elles sont de qualité. Mais bien le sport, le cinéma, les séries du catalogue Showtime et les services Netflix et Disney+ proposés à prix un peu plus avantageux qu'en abonnement direct.
Mais si le contenu de "ses" programmes ne lui convient pas, il devrait peut-être se séparer de tous ceux qui y travaillent à leur création et prendre leur place... Ce serait pas la première fois qu'il se permet virer des gens sans motif légitime

Maxime Saada a été interrogé sur cette "anecdote" lors de son audition devant le Sénat. Il s'avère que la direction de Canal+ (au sens large) a effectivement demandé aux producteurs et scénaristes de cette série de revoir l'écriture afin d'anglet davantage vers le genre policier.

Du coup c'est peut-être beaucoup de bla bla pour rien ! Sans vouloir défendre qui que ce soit !

Je te réponds ici car le sujet concerne uniquement le groupe Canal.
Quand il avait un fauteuil permanent et son nom au générique d'une émission qui consistait à se mettre en scène face à des "contradicteurs", ce n'est pas à un journaliste à qui on avait à faire dans ce cas. Je ne trouve pas de terme adéquate mais ce n'est clairement pas ce rôle qu'il jouait dans son émission. Si CNews est aussi attachée au respect de la liberté d'expression que tu le dis, il aurait fallu d'autres émissions avec l'équivalent de Zemmour mais avec d'autres points de vue mais bizarrement, rien. C'est absurde? Bien sûr, tout autant que de croire que ce qui motive CNews, c'est de donner la parole à tous les courants de pensée de manière égale.
Quant à Bolloré et sa gestion de Canal, il était à deux doigts de faire exploser le groupe. Ce qu'il l'a sauvé? les accords avec Netflix et Disney+... Mais côté Canal, c'est le néant absolu. Les émissions de la chaine ne fonctionnent pas, pourquoi? Parce qu'il y a Bolloré qui ne peut pas s'empêcher de mettre le nez dans le travail de ses subalternes pour être sûr que quand on parle d'un livre, il faut qu'il ait été édité par une de ses filiales (Augustin Trapenard en a parlé, dommage pour toi il est sur France Inter ), ou quand un sujet le concernant est prêt à être diffusé, il intervient pour l'en empêcher. La liberté d'expression n'est pas à géométrie variable... apparemment pas pour tout le monde.

Bonjour @Doug, je peux comprendre ton raisonnement. Toutefois, je rejoins Sat One sur plusieurs points... On ne peut pas dire que VB a fait du mal à CANAL+, au contraire, CANAL+ s'est refait une santé : mieux économiquement, hausse des abonnements, développement dans le monde, etc. Ce n'est pas que grâce aux accords avec Disney et Netflix. Il y a eu une transformation du modèle économique avec plus de contenu premium (sport, cinéma, séries, documentaires), l'agrégation de services et moins de contenus classiques, généralistes, linéaires (fin de certaines émissions, mise en avant de myCANAL, offres sans engagement, moins de chaines classiques - offre TV+...). Comme dans toute conduite du changement, il y a des réfractaires mais une fois qu'on a avancé, c'est positif. C'est un actionnaire et avec la direction de canal, il y a des règles. Le business tourne, c'est l'objectif principal. Mais il y a des règles à suivre et personne n'est obligé de travaillé chez CANAL comme dans n'importe quelle autre entreprise.

Ca choque moins quand c'est Bouygues, ses amis et TF1 peut être ? Désolé mais c'est comme ça partout dans le privé. Ce n'est pas propre à VB ou Canal... Par contre le bashing anti Bolloré ça devient lourd, faut peut etre qu'on passe tous à autre chose... C'est ce que je m'efforce à faire. Les avis des uns ou des autres, ça m'est égal, c'est du privé.

Pour CNEWS, je ne regarde pas mais je suis content que la chaine, qui était au bord du vide avec ITELE, se soit relever, que certains courant aient aussi leur place dans le débat. Ce positionnement a permis de sauver la chaine et ses salariés, tant mieux. Maintenant il y a des règles en vigueur sur le pluralisme/temps de paroles. CNEWS s'est déjà fait taper dessus mais si la chaine continue d'émettre c'est qu'il y a eu des corrections. Si la chaine était si affreuse à imposer l'extreme droite, je ne pense pas qu'elle puisse encore émettre. Ce qui compte, c'est d'avoir le choix, celui de regarder ou non. Et j'ai un peu de mal à comprendre ces plaintes. Une entreprise privé met en avant un journaliste/écrivain/polémiste/politicien pour un programme qui ramene de l'audience donc des revenus. Cool. Pourquoi d'autres ne le font pas avec quelqu'un diamétralement opposé ? Et si on se plaint de ça, pourquoi ne pas participer à un projet similaire ?

Bonne journée

Perso je trouve que en effet, en tant que businessman, Bolloré a fait beaucoup de bien à Canal. Mais concernant le contenu, je trouve qu'en tant qu'actionnaire, il devrait garder ces mains en dehors de cela le plus qu'il peut. J'ai peut-être tort, mais dans les autres groupes TV, les actionnaires n'interviennent pas sur le contenu, et si c'est le cas, ce n'est que très rarement.

Il est indéniable que Canal+, en Afrique notamment, s'est bien développé. En France, ça reste différent : oui, la situation actuelle de la chaine s'est bien amélioré grâce à l’agrégation de contenus et aux droits sportifs. Pour le reste, notamment séries et cinéma, je ne vois rien de bien différent entre avant et après l'arrivée de VB et je suis convaincu que ce ne sont pas les principaux vecteurs d'abonnements, à l'inverse d'OCS par exemple qui se repose uniquement sur le catalogue des séries HBO.
Tu parles de moins de chaines classiques, moins de linéaire, ils ont bizarrement pondu Canal+ Docs, Canal+ Grand Écran, Olympia TV et renommé Canal+ Kids. Alors même si dans le cas de Canal+ Grand Écran, cela peut laisser penser que Ciné+ ne va pas tarder à disparaitre, pour l'instant des chaines disparaissent mais pas celles appartenant à Canal.
Je ne pense pas que le problème rencontré par les salariés soient les changements au sein de la chaine, mais bien de la façon dont le grand patron intervient dans le contenu éditorial des émissions. Je faisais référence à Augustin Trapenard, mais il y a aussi le documentaire sur VB et ses affaires douteuses en Afrique littéralement censuré. Alors oui, je pense que ceux qui ont l'habitude de travailler de manière indépendante comme ça semble avoir toujours été le cas, ont le droit de montrer leur mécontentement. Après tout, quand on est habitué à travailler de cette manière, difficile de changer.
Pour ce qui est de CNews, le problème n'est pas EZ à proprement parlé, mais son statut dans l'émission. Toutes les chaines d'information (exceptée France Info qui est un peu un cas à part) mettent en avant leurs journalistes, rien qu'en donnant leurs noms aux tranches qu'ils présentent. Mais sur ces chaines là, les journalistes sont dans leur rôle : ils mènent des interviews et dirigent des débats. Dans le cas de EZ, il a un rôle différent : il n'est pas journaliste, il est l'interviewé dans chaque émission et c'est là le problème.. Et si CNews n'est pas sanctionnée davantage, c'est parce que du côté de l'ARCOM (feu le CSA), c'est le coma quasi permanent.

L'investigation est la pièce manquante sur Canal +...

Je vais me répéter comme tu n'as pas compris ce que je voulais dire : ce qui est gênant, c'est qu'il n'est pas dans un rôle de journaliste qui interviewe un invité mais bien dans le rôle d'un invité qui vient débattre avec un autre en défendant ses idées et qui, tous les jours et dans une émission qui porte son nom, les répètent inlassablement. Pour te faire comprendre où je veux en venir, si tu donnes une émission à Zemmour, tu fais pareil avec un autre journaliste aux idées opposées et là, ce serait moins gênant.
Pour ce qui est du service public, je te laisse développer car je vois pas où tu veux en venir...

Il y a tout de même une indéniable dérive éditoriale... Pas qu'au travers des invitations (qui sont inexorablement équilibrées par le devoir de respect de la législation sur le temps de parole) mais aussi au travers de la systématisation de certains thèmes. Dans ces émissions qui n'ont de "débat" que le nom, les différents invités ne sont pas là pour proposer une discussion contradictoire. Ils expriment, au mieux, de subtiles différences d'appréciation (mais sont d'accord sur l'essentiel). Au pire, ils proposent un spectacle de l'invective qui participe à l'enfermement d'une portion toujours plus grande de la société dans des bulles cognitives et idéologiques. C'est un jeu extrêmement dangereux mais auquel certains entrepreneurs sont bien heureux de participer, tant pour des raisons idéologiques qu'économiques.