Je n'ai pas tout le calendrier sportif en tête mais il faudrait voir s'il n'y a pas du télescopage d'événements sportifs dans l'air qui empêcherait les grandes chaînes de s'aligner pour diffuser cette Coupe du monde féminine. Il y a eu aussi beaucoup de dépenses des diffuseurs ces derniers temps pour conserver leurs droits historiques, ce qui peut limiter certains extras. Et à voir aussi en effet si ça va se décanter dans les prochains jours/semaines avec le règlement de la situation sur le plan sportif et l'arrivée du nouvel entraîneur.

Concernant Roland-Garros, c'était le dernier contrat "chaud" à prolonger pour France TV avant les JO. Pour rappel, en 2019, on se demandait si le service public allait pouvoir conserver tous ses droits après l'important investissement consenti pour acquérir Paris 2024. C'est chose faite. A partir de 2025, la pression va pouvoir retomber.

L'un des seuls points positifs que je vois sur cette reconduction du tandem France TV/Prime Video pour Roland Garros est l'augmentation de la clarté sur qui diffuse quoi : France TV avec tous les cours en journée (y compris le Simonne-Mathieu, par rapport au cycle actuel), Prime Video les nocturnes, les deux continueront à co-diffuser les demis et les finales.
Maintenant, comme je l'avais dis il y a 2 mois dans un autre post de ce sujet, on va continuer à se retrouver avec ce mélange des genres au niveau des couvertures éditoriales qui complique la tâche, entre quelque chose de grand public qui est là pour contenter le + grand nombre, c’est-à-dire les personnes qui ne suivent pas le tennis d'habitude, et quelque chose de premium destiné à un public assidu de tennis saupoudré d'une approche éditoriale très anglo-saxonne (et que j'apprécie beaucoup à titre personnel). On est loin de l'ancienne cohabitation France TV/Eurosport où les deux n'avaient pas de limite sur les contenus qu'ils pouvaient proposer (à l'exception de l'exclusivité linéaire pour Eurosport entre 11h et 15h sur la 1re semaine), où tout le monde pouvait y trouver son compte selon ce que les deux proposaient.
Il faudra d'ailleurs voir quelle configuration sera proposée pour la diffusion des nocturnes avec ce nouveau cycle. Ce qu'on sait déjà, c'est que Prime Video proposera dès l'année prochaine une nocturne supplémentaire sur le premier dimanche. Maintenant, avec l'arrivée d'un toit sur le Court Suzanne-Lenglen et la volonté de l'organisation du tournoi de proposer une égalité femmes-hommes, il reste quelques interrogations sur comment seront agencées ces nocturnes dans ce nouveau cycle.
En tout cas, Prime Video continuera à être présent dans le paysage sportif français après mai 2024, reste maintenant à voir s'ils sont assez convaincus de leur expérimentation du Pass Ligue 1 à 12,99 €/mois en proposant 8 matchs par journée en Ligue 1 comme en Ligue 2 pour proposer plus que 250 M€ lors de l'appel d'offres pour les droits TV du championnat de France de football, prévu à l'automne prochain.
La situation des droits TV tennistique s'est donc en partie décantée sur cette semaine entre la prolongation de l'US Open sur Eurosport et le binôme France TV/Prime Video qui rempile pour les Internationaux de France. Reste maintenant l'ATP Tour actuellement détenu par Eurosport, qui se complète bien jusqu'ici à l'offre tennistique de la chaîne pan-européenne aux côtés de l'Open d'Australie et de l'US Open, mais dont la question de la reconduction reste en suspend. Sans oublier Wimbledon dont on ne sait pas trop avec l'édition 2020 annulée si le contrat actuel de beIN Sports court au-delà de l'échéance initialement prévu de cette année.

Vers la disparition du football féminin à la télévision ?
Alors que les droits de la Coupe du Monde féminine de la FIFA 2023 n'ont (toujours) pas été attribués (J-109...), on apprend que Canal+ ne souhaiterait pas reconduire son contrat concernant le championnat de France D1 Arkema en raison d'audiences trop faibles.
Le contrat liant le groupe M6 (via W9) et la FFF pour les matchs (hors compétitions internationales) de l'Equipe de France féminine arrive à échéance à l'été et aucune fumée blanche là non plus à l'horizon.
Ajouté à cela, l'élimination dès les 1/4 de finale de la Ligue des Champions (diffusé sur Youtube et DAZN) des deux grands clubs français, le Paris-SG et l'Olympique Lyonnais et le fait que L'Equipe nous apprend aujourd'hui que la France ne devrait pas remporter l'organisation de l'UEFA Euro-2025 en raison du désastre de la finale de la Ligue des Champions l'an dernier, le football féminin français boit le calice jusqu'à la lie.

Reste l'arrivée d'Hervé Renard qui prend sur ses épaules une charge et une responsabilité plus lourde qu'il ne le pense peut-être...

Est-ce une grande perte, au vu des résultats des équipes féminines, et de l'équipe nationale ? Je ne le pense pas.

On a voulu mettre la charrue avant les boeufs. La réalité est qu'a la vue des capacités sportives et de l'implatation du football féminin, le public Français n'est pas réceptif au football Féminin. Vouloir l'égalité, c'est très bien, voir la réalité sportive, économique, et je dirais même culturelle en face, c'est bien mieux.

Jean Michel Aulas a annoncé hier que l'appel d'offres pour l'Equipe de France féminine et la D1 Arkema sera lancé prochainement, les choses devraient donc se décanter avant l'été.
Concernant les bleues, l'audience de France - Colombie vendredi sur W9 sera scruté de près par la FFF et les potentiels candidats, la nomination d'Hervé Renard crée un effet de curiosité mais on ne sait si cela aura un impact sur l'audience des prochains matchs.
Pour la Coupe du Monde, les chaînes jouent la montre pour forcer la FIFA à baisser ses prétentions démesurés pour une compétition qui se jouera dans une période et à des horaires défavorables pour les diffuseurs européens.
Pour la D1, si Canal+ se désengage, la relève pourrait venir de beIN SPORTS qui vient de tâter le terrain avec la Coupe de France féminine.

Il est clair que les résultats de l'Equipe de France, toujours sans titre, n'aide pas.
Le championnat est très mal exposé, il y a des matchs en clair sur C8 qui sont diffusées un dimanche à 13h, c'est ubuesque.
Après, est-ce qu'on a mis la charrue avant les bœufs ? C'est difficile à dire. J'aurais plutôt l'impression qu'on a pas mis de charrue, surtout. Le tremplin du Mondial en trompe-l'oeil n'a pas fait sauté bien haut le sport féminin. Le soufflet est retombé immédiatement, preuve avec M6 qui a retransmis le 1er match post-Mondial des Bleus sur son antenne avec à la clé un bouillon à 1 million de téléspectateurs, proche des chiffres de W9.

En tout cas, d'après Le Monde, les diffuseurs français offriraient entre 3 et 5 millions d'euros pour la compétition, quand la FIFA en attendrait plus de... 20 !
Avant d'arriver à faire affaire, il va falloir que chacun mette beaucoup d'eau dans son vin. A se demander si un tel écart entre acheteur et ayant-droit peut déboucher sur un deal. Ce qu'il se passe peut-être aussi en coulisses, c'est que la FIFA, voyant qu'elle ne peut pas vendre le Mondial féminin seul, négocie au final les droits FIFA de la fin de la décennie au global (Mondial-2026, Mondial-2030...), comme cela a été fait lors du dernier appel d'offres.

On verra ce qu'il en sera de cette diffusion du Mondial cet été et des autres compétitions mais une chose est déjà sûre, le football féminin et l'équipe de France en particulier pourront compter sur les Jeux Olympiques l'année prochaine. En jouant à domicile comme lors de la Coupe du Monde 2019, l'équipe de France aura une occasion en or de nous remontrer le visage que l'on attend d'elle.

Depuis quand le Football en général, et le football féminin en particulier est sensé être une discipline phare des JO ?

Ce n'est pas une question d'être une discipline phare ou non mais d'exposition. Gravity pose la question de la fin du football féminin à la télévision en mentionnant à juste titre la grande difficulté à vendre des compétitions aux chaînes. Avec les JO, la question ne se pose pas. L'équipe de France sera retransmise en clair dès son premier match. En espérant pour elle qu'elle aille le plus loin possible. Le nouveau sélectionneur a d'ailleurs pour objectif le dernier carré.

Sauf que les jeux olympiques comprennent d’autres disciplines et que l’équipe de France masculine de football risque de vampiriser l’exposition. Le football féminin aura du mal à tirer son épingle du jeu, d’autant qu’il risque d’être relégué sur France 4 comme il est de coutume pour le tournoi olympique de football depuis 2012.

Le problème est la tarification aberrante de la Coupe du monde 2023. Aucun diffuseur ne cassera sa tirelire pour cette compétition en plein été, en Australie et Nouvelle-Zélande, avec une Équipe de France au niveau régressif. La FFF n’a pas suivi l’excellent travail de son homologue anglaise dont le championnat et l’équipe nationale (championne d’Europe en titre à l’issue d’une finale à Wembley devant 80000 spectateurs) porte ses fruits.

Tout dépendra du niveau et des résultats des uns et des autres en fait. Si l'équipe masculine a un niveau aussi exécrable qu'à Tokyo, elle se sera vite "reléguée". En revanche, s'il y a MBappé...
C'est pareil pour l'équipe féminine. Une équipe qui retrouvera le niveau et l'envie comme en 2019 sera forcément mise en avant.
Concernant les chaînes, un doute subsiste sur la programmation. On ne sait pas encore si France 4 viendra s'ajouter à France 2/3.

Surtout que le Tournoi Olympique de Football n'est pas inscrit au calendrier Footballistique...Contrairement à d'autres disciplines Olympiques...

Ce qui compte, c'est d'abord l'exposition en clair et le prestige véhiculé par les JO. Que le tournoi olympique ne soit pas inscrit au calendrier footballistique n'a aucune importance.

Tout de même, cela a son importance, car toutes les compétitions majeures (Ligue des Champions...) sont inscrites au calendrier Footballistique...

Le Mondial féminin sans diffuseur aussi...
On voit donc bien que qu'il ne faut pas toujours compter sur je ne sais trop quel calendrier pour qu'une équipe soit accessible au plus grand nombre.