CH97 a écrit:
Je suis pour le coup bien d'accord avec toi mon cher R@28, je regrette énormément le temps des marmottes de France·3, ça a été pour moi l'un de leurs plus beaux habillages d'été (et de Noël aussi).
Et pourtant, dans les années 90, les jingles pub étaient 100× plus simples dans leur conception, mais tellement efficaces et esthétiques...
R@28 a écrit:
Ceci dit il y a un vrai ras le bol généralisé autour des habillages. Soit c'est du réchauffé, soit on ne fait rien (ou du transparent ridicule a la tf1), soit c'est de l'IA. A des années lumières des poissons de france 3 ou même plus récemment des marmottes. Le contexte économique (surtout pour ftv) n'aide pas c'est vrai, mais il y avait quand même plus de place a la créativité dans les habillages précédents.
Sur quoi repose cette idée qu'il y aurait « un ras-le-bol généralisé autour des habillages »… ?
Je devine une nostalgie pour certains habillages emblématiques du service public, particulièrement les habillages saisonniers de France 3. La réalité est qu'il est impossible aujourd'hui, dans le contexte budgétaire actuel, de proposer des habillages saisonniers inédits année après année. Cet « âge d'or » semble malheureusement derrière nous. L'heure est aux économies et il est bien normal que les chaînes concentrent leurs investissements sur l'essentiel, à savoir leur habillage intemporel et l'autopromotion — quitte à investir dans des campagnes marketing ambitieuses, puisqu'il faut bien continuer à vendre les programmes.
Au passage, en dépit des apparences, les jingles pub de France 3 ont l'air simples dans leur dispositif mais n'étaient pas forcément facile à produire. Il y avait de la prise de vue réelle (tournée parfois aux quatre coins du pays), des effets spéciaux (assez peu accessibles pour l'époque)… Leur production était coûteuse et, sans doute, hors de propos aujourd'hui si on fait les conversions d'usage.
Je l'avais déjà évoqué ailleurs mais l'autre donnée à avoir en tête, c'est que le contexte concurrentiel a bien changé. Il y a des effets de groupe qui font que les habillages s'homogénéisent (on le voit particulièrement sur France Télévisions) ; les enjeux de communication se déplacent, les chaînes ne peuvent plus compter uniquement sur leur marque pour attirer le public : ce qui fait vendre aujourd'hui, dans le contexte des plateformes, c'est le contenu. Si une chaîne comme TF1 adopte la transparence, ça n'a rien d'anodin : la marque s'efface pour mettre en valeur ses programmes. Tout cela dans un contexte où la télévision n'est qu'un écran parmi d'autre et où la marque doit s'exprimer sur une multitude de supports. L'habillage était « roi » parce que la télévision était « reine » mais le travail de communication d'une chaîne (voire, d'un groupe audiovisuel) est bien plus large désormais.
Je m'égare un peu mais tout cela pour dire qu'il est difficile de comparer la télévision d'il y a vingt ans (même dix ans) et celle d'aujourd'hui : les enjeux et les moyens ne sont plus les mêmes, donc les habillages ne sont plus les mêmes. Comme vous, certaines évolutions me crispent un peu, l'incursion de l'IA dans les habillages me laisse parfois dubitatif… Mais il est tout de même rassurant de voir voir que les grands groupes maintiennent dans leur globalité un certain degré d'exigence dans leur communication, en dépit du contexte difficile que nous connaissons. Cet écosystème fait vivre de nombreux créatifs en France (directeurs artistiques, concepteurs-rédacteurs, graphistes, motion designers, réalisateurs, truquistes, preneur d'images et de son…) qui démontrent chaque jour leurs talents et la vitalité de tout un secteur. Réjouissons-nous en.