Bonjour

Plusieurs problèmes de fond : ceux qui font cette télé, ceux qui y participent... et ceux qui la regardent. Ces derniers croient qu'il s'agit de programmes contre la bien-pensance et l'ordre établi, pour une liberté de pensée... alors qu'il ne s'agit que d'une manipulation grossière de l'opinion. Le Lay était un enfant de chœur quand il parlait de temps de cerveau disponible pour Coca-Cola car l'intérêt ici est beaucoup moins commercial que politique. C'est presque macroniste : "en même temps", je conspue l'ordre établi... mais c'est pour mieux en instaurer un autre.

On en arrive donc à la question de la liberté d'expression et d'opinion d'un côté, mais de l'autre, il y a quand même un cadre contractuel, et il y a tout simplement le respect de la personne humaine. Faire une émission dans laquelle un gourou passe son temps à aligner tous ceux qui osent exprimer une différence, ou tout du moins une nuance, jusqu'à l'insulte et l'humiliation publique, c'est affligeant. Qui plus est, se défausser en expliquant que c'est une comédie, scénarisée et que les chroniqueurs récitent leur texte, c'est encore un peu plus tromper le téléspectateur (puisqu'il y en a probablement parmi le lot qui viennent regarder cela juste pour le côté combat de coqs).

Evidemment, chacun est libre de changer de chaîne. Mais cette manipulation doit être sanctionnée.

C'est là que réside le signal le plus inquiétant : le succès d'Hanouna, l'audience de CNEws et celle d'Europe 1 donnent des informations de valeur sur l'état de la société, sa sociologie et le poids de ses courants politiques. Il y a indiscutablement une radicalisation ("si tu n'es pas aveuglément pour, c'est que tu es totalement contre") qui devrait être prise au sérieux car elle se traduit bien au-delà de la petite lucarne.

L'arrêt du Conseil d'Etat est, je trouve, assez intéressant, car il prend en considération l'évolution des pratiques audiovisuelles. La confusion entre journalistes, chroniqueurs, éditorialistes et personnalités politiques augmente et certaines chaînes, dont celles du groupe Bolloré, en jouent pour faire des tribunes politiques via des salariés permanents ou ponctuels des chaînes, pour passer sous les radars de l'ARCOM. Le cas Hanouna est évidemment différent, mais là, on s'attache au plus difficile : la lutte contre la bêtise.

Rémi

Voilà qui est fort bien dit !

Je suis tout à fait d'accord avec ça, cela traduit pour moi une radicalisation et le poids de certaines pensées politiques qui sont extrêmes prennent de plus en plus le dessus et on en voit depuis quelques temps les conséquences.