tout est bizarre dans ce jt du 20 Janvier 1970 ! le générique la présentation l'absence de table etc ça ressemble plus à une sorte de talk show improvisé sur l'actualité qu'à un jt
https://www.youtube.com/watch?v=fjSfMKL9t4M

Rebelote le 21 janvier
meme générique que la veille meme principe
https://www.youtube.com/watch?v=1f0QGV37EgI
le 22 janvier meme présentateur binoclard même principe mais générique classique (tam tam télé midi/télé soir existant depuis 1965)
https://www.youtube.com/watch?v=LkBV8ci7h-U

A la question pourquoi ne pas utiliser le site de l'ina pour les retrouver ? parce que ces jt n'y figurent pas alors que sur youtube les vidéos sont siglées INA.fr .... incompréhensible
le 19 janvier 1970 la veille du premier jt dans ce post le générique etait habituel
https://www.youtube.com/watch?v=wlHC_H0ptsI
visiblement dans ce début de 70 on se cherche sur la formule du jt de 13H : formules de 15à 20 minutes alors que ça passera à clairement 30 minutes mininum à partir de février ou mars 70, pas encore d'intervention pour faire le point sur la bourse de paris ...
de plus mention à plusieurs reprises de jacques martin ! il s'agit sans doute d'un essai de formule qui se reproduira début 72 avec jean michel desjeunes

le 7 février : toujours la formule table basse /jt court de 20 minutes
https://www.youtube.com/watch?v=ZsIHXIJhHUg
le 14 février : retour de la table de tele soir , on arrete de se dandiner sur des fauteuils en croisant les jambes pour poser son petit papier, bref un jt classique de 30 minutes mais toujours pas de bourse à la fin
https://www.youtube.com/watch?v=_GBxh0HZRA4
dès le 9 février à la veille de la catastrophe de val d'isère , la formule du jt avait changé
https://www.youtube.com/watch?v=bX-f-AXwrPg
pas trouvé de jt pour le 8 février
Et la bourse alors ?
elle semble avoir été introduite comme séquence du cours du jt lors du mois de février : Jacqueline alexandre l'évoque le 27 : https://www.youtube.com/watch?v=yiQYxabA_Mo

le 19 février cette séquence semble encore nouvelle : le chroniqueur demande en direct à une certaine Jacqueline (hors champ) d’arrêter de taper à la machine parce que ça s'entend ! (25e minute et 30")
https://www.youtube.com/watch?v=INPWnBP6uog
A mon avis elle a été mise le 8 ou le 9 février à l occasion de la nouvelle formule puisque Jacqueline alexandre l'évoque le 10

Bonsoir

La mise en place du nouveau Télé-Midi par l'équipe Desgraupes / Pasteur / Gildas a été pour le moins chaotique car il fallait composer au début avec une équipe réduite et le 13 heures n'intéressait pas grand monde. Dans un premier temps donc, c'est Claude-Henri Salerne qui s'y est collé, avec des journalistes peu connus pour la présentation des informations (Jean-Pierre Lannes, Jean-Pierre Quittard, Alain Cancès), seul Bernard Volker faisant exception.

Ensuite, la formule "salon" a migré définitivement sur le plateau de Télé-Soir, et a d'abord été inspiré par les journaux radiophoniques à plusieurs voix : dans l'édition du 9 février, Jacqueline Alexandre figure certes à la place du présentateur principal, mais les nouvelles sont présentées par Bernard Volker, Jean Michel Leulliot et Guy Claisse. Cette formule n'a guère tenu que quelques semaines avant d'inverser la composition. 20 minutes d'information puis les magazines avec Jacqueline Alexandre ou France Guéritée. Et à la rentrée de 1970, on en est arrivé à la formule classique qui n'a guère varié jusqu'en septembre 1972.

Rémi

dans les archives du monde un article du 26 novembre 69 sur la nouvelle concurrence entre les jt
celui que j'avais montré ( avec pasteur) semble bien le premier jt d'information avec la réforme
https://www.youtube.com/watch?v=8IfG0LvIN-8
voila la description extraite de l'article
"Le match entre les " journaux télévisés " a débuté lundi soir devant quelques millions de téléspectateurs. Et, pour cette grande première, chacun des deux capitaines était sur la passerelle de commandement... Peu de changement de décor sur la première chaîne, sinon la nouvelle table, qui devient, comme l'a dit Pierre Desgraupes, le symbole d'un travail d'équipe.

Sur la seconde chaîne, au contraire, le cadre est tout neuf, peut-être un peu trop sophistiqué, aseptisé. On a même utilisé la formule du journal lumineux - chère à l'ancien " Cinq colonnes à la une " - pour le nouveau titre " 24 heures sur la 2 "."
intéressant ça , le coup du titre lumineux.
"On relevait surtout le ton différent adopté dans chaque camp : sur la première chaîne, un style volontairement très détendu (en dépit d'un certain trac chez chacun), avec le dialogue comme système de communication ; sur la deuxième chaîne, un ton et un cadre plus stricts (bien que se voulant familiers), avec des transitions visiblement plus élaborées."
"Si l'on retient que le journal de la première chaîne a connu quelques manques de synchronisation technique, on pourrait admettre, s'il s'agissait d'un match de boxe, que le premier round est revenu à Jacqueline Baudrier. Mais le premier round est, par principe, un temps d'observation, chacun tenant en réserve ses meilleurs coups. Une impression générale se dégage dès le premier soir : l'information devrait être - à cause même de l'émulation qu'elle suscite entre les deux unités autonomes - la grande gagnante de ce tournoi singulier."

j'ai fait la même lecture du monde pour l’interversion des rédactions en septembre 72
ce qui ressort c'est que les plus prestigieux présentateurs (dont Pasteur et Gildas Mougeotte) ont décidé de ne pas partir sur la deux , car Hervé Chabalier avait été licencié
- Jean Lefevre doit faire avec ce qui reste mais c'est vrai qu'il y a moins de jt sur la deux que sur la une (pas d"édition de la mi journée sauf le dimanche )
- Il semble que les jt intervertis ne soient pas du tout de la même qualité : le jt de la deux semble bien meilleur même plus purgé de ses meilleurs éléments que vingt heures sur la une (dixit les chroniques télé de claude sarraute : exemple Les journaux télévisés DE MISS LESSIVE À MONSIEUR MÉTÉO le 18/9/72 critique de la vacuité et la non cohérence des journaux de la première chaine depuis l'interversion : "Restera le premier, c'est-à-dire rien, ou presque rien, du vide accroché sans solution de continuité au néant de la Régie française de publicité. Vous passerez du même pas allègre, du même ton enjoué, de miss Lessive à monsieur Météo, des mérites d'un déodorant aux menaces d'un anticyclone, après quoi vous aurez droit à un Léon Zitrone amidonné, effaçant avec la légèreté d'un fer à repasser les faux plis d'une actualité plutôt défraîchie.)

- le 6 novembre claude sarraute est toujours aussi sévère : "LE journal de la première chaîne est meilleur sans être bon. On le sent embarrassé, coincé entre des difficultés techniques et des consignes politiques, soumis au hasard - une enquête en rade, un correspondant en ligne - et à la nécessité : ne pas faire de vagues à Matignon, à l'Elysée. D'où cette impression de bric et de broc."[...]
"On ne comprend pas non plus quel ordre préside à la composition du journal. Les nouvelles défilent au petit bonheur la chance. On passera aussi bien d'un accident d'avion à Clermont-Ferrand à un bombardement au Vietnam, pour revenir à Versailles à l'occasion d'un congrès et repartir aussitôt en direction de la Syrie et du Liban. Avec, à l'occasion, un long détour par le nouveau tronçon d'autoroute qui repousse de 25 kilomètres les bornes de la fierté nationale ou, comme jeudi dernier, un prologue interminable sur la douceur de vivre à Paris en ce novembre estival...
Quant à la place réservée aux déclarations officielles, elle rivalise avec celle que leur accordent nos stations régionales."

Bonsoir

Les nouveaux directeurs des unités d'information ont été mis en place le 3 novembre 1969. Sur le site de l'INA, on peut retrouver cette tracé dans le journal Inter Actualités à cette date. Il y a eu une phase transitoire, pendant laquelle les rédactions ont été composées pour aboutir à une première formation le 25 novembre. A noter que c'est le rédacteur en chef, Joseph Pasteur, qui présente le journal du 25 novembre. Il va falloir attendre la rentrée de septembre 1970 pour que des journalistes plus capés apparaissent.

Dans son auto-biographie, Philippe Gildas indique qu'il a fallu jongler entre Pasteur, Gildas, Lannes, Lanzi et Walter pour l'édition du soir, et qu'à midi, on était globalement dans l'expérimentation. Petit à petit, avec l'arrivée d'Etienne Mougeotte, Paul Lefèvre puis Jean Michel Desjeunes, la rédaction s'est constituée.

Quant à l'inversion de 1972, oui, on a bien senti la reprise en mains après le limogeage de Desgraupes, le départ de Mougeotte et Gildas, deux piliers d'Information Première, pour RTL. Si techniquement, les journaux de la 2 étaient assez innovants et avaient le bénéfice de la couleur, le ton restait très fidèle à la ligne politique gouvernementale (avec Jacqueline Baudrier, Jacques Alexandre et Michel Péricard aux manettes, ce n'était pas surprenant), les journaux de la une apparaissaient un peu moins guindés, un peu moins "gloire-à-mon-général" malgré le noir et blanc. Il faut bien dire qu'entre un Mougeotte, un Gildas, un Desjeunes d'une part, et Zitrone d'autre part, il y avait tout un monde. Politiquement, Desgraupes a été constamment attaqué par l'UDR. Cela veut tout dire.

Finalement, INF2 a gardé le côté un peu innovant qu'avait insufflé Jacqueline Baudrier, mais avec un ton plus ouvert, une prise en compte des faits de société. Résultat, INF2 est devenu une référence et la reprise en mains apparaissait étouffante à 24H sur la Une. Et puis, il suffit de regarder qui était là : si vous faites la liste des journalistes de la 2 entre 1972 et 1975, vous avez à peu près tous les patrons et autres figures des chaines de radio et de télé des 40 dernières années ! Cavada, Elkabbach, Lescure en étaient. Ajoutez qu'il y avait Jérôme Bellay aussi, Alexandre Baloud, Holtz, Bilalian, Sebag, Cornet, Claude Manuel, excellent grand reporter, Dejeunes qui était une vraie vedette à l'époque, Stéphane Paoli qui débutait.

Et pour les deux tiers, ils sont restés en 1975 sur Antenne 2. Quand on pense que l'Etat a bloqué la nomination de Gildas à l'info en 1975... on aurait eu une rédaction imbattable, plutôt que d'avoir une succession de directeurs pour finalement aboutir à Elkabbach au bout de 2 ans de tâtonnements. Finalement, celui qui fut le plus critiqué est probablement celui qui a le plus oeuvré à la conception de l'image de la chaîne. Elkabbach en 1977, c'est un ton, un style, une musique (inoubliable), et surtout PPDA !

A+
Rémi

je pense qu'il y a là soit une erreur soit une maladresse d'expression
Jacqueline baudrier , Pericard, Zitrone étaient sur la 2 de 1969 à 1972, pour vingt heures sur la 2, en couleur, puis sont passés sur la une de 72 à 74 (vingt heures sur la une) en NB.
L'équipe d'information première de 69 à 72 dirigée par Joseph pasteur et gildas a été expurgée (en partie par des démissions ) et est passée sur la 2 pour I.N.F2 en couleur.
donc je ne vois pas en quoi INF2 peut avoir un coté innovant insufflé par Baudrier , qui est sur la une à ce moment !
En fait cette inversion est une manière de punir l'équipe de desgraupes/pasteur car quand les jt et magazines d'actualité sont bien moins nombreux (300h en moins il me semble avoir lu) : de plus la tentative de décaler les jt (inf2 en flash à 19h puis en jt à 22H) en avril 73 était une tentative de décapitation de l'ex équipe degraupes. En plus la période était folle car les programmes de la soirée sur la deux commençaient de fait à 20H ! par exemple les dossiers de l'écran pour le film , mais le jt de 22H coupait l"émission en 2, repoussant le débat à l'apres jt .
Ce fut une bronca des téléspectateurs ! et ça n'a duré en gros qu'à peine 2 mois

dans le même principe , la réforme du jt en 1967 avec le nouveau décor nasa tourne court et est vivement critiquée par les journalistes du monde
http://www.ina.fr/video/CPF86625929/nou ... video.html il faut que une révolution d'octobre était annoncée pour le jt (6/10/67)

Près de deux semaines après l'installation du nouveau jt , le monde titre :" La réforme de " Télé-soir " : beaucoup de bruit pour pas grand-chose" (3 nov 67)
"il n'y avait pas de quoi faire autant de battage pour un si piètre résultat.

Certes, en l'état où se trouvait " Télé-soir " à la veille de la réforme, il ne pouvait y avoir que progrès. Dans la première partie du moins, celle qui était consacrée à l'information pure, un effort de concision dans la présentation des nouvelles a été amorcé."
Puis le journaliste évoque la précedente reforme (65) quand on avait introduit l'arrive de spécialistes (les futurs experts) mais on avait juste vus qu'ils étaient bavards et que les présentateurs (Maurice Séveno et Zitrone en alternance) n'osaient pas leur couper la parole.
"D'où cette idée d'isoler le présentateur - cette sorte de chef d'orchestre - dans un studio au décor sidéral, cosmique, afin de le soustraire à l'influence hypnotique exercée par certains " spécialistes "...

Était-il nécessaire pour autant de transformer Léon Zitrone en " Gagarine de l'information ", s'adressant aux foules depuis une espèce de cabine spatiale équipée d'un eidophor (1) et de neuf écrans-témoins comme en possède une régie ? "[...]" On a changé l'aquarium, mais sans renouveler l'eau des poissons."

de fait le décor nasa ou gagarine ( comme on l’aperçoit dans le générique suivant : https://www.youtube.com/watch?v=z3fuTq0L42Q ) va durer d'octobre 67 à mai 68.

Après la purge à l'ORTF petite dépêche intéressante le 12/9/68 : Nominations dans l'état-major des actualités télévisées
On apprend au passage qu'un an avant la creation d'un vrai jt sur la 2, il existait un Tele-soir couleurs sur la 2 puisqu'un nommé Claude Couban a été nommé pour le diriger !
Quid de qui avait été introduit dès 66 ? cad le jt light intitulé "vingt heures actualités" formule batarde et molle sans présentateur?

1969 mise en place des 2 redactions concurrentes : Informations première dirigée par Joseph pasteur (et la chaine par desgraupes) et Vingt heures sur la 2 par Jacqueline Baudrier (chaine dirigée par Sabbagh) article du 3/10/69
"A cet effet, plusieurs innovations ont d'ores et déjà été introduites dans ce secteur :

- L'horaire du journal télévisé de la première chaîne, Télé-soir, est avancé à 19 h. 45 (au lieu de 20 heures) ;

- Le journal télévisé de la deuxième chaîne, Télé-soir couleur, est fixé à 20 h. 30. De cette manière les téléspectateurs qui, rentrés trop tard chez eux, n'auront pu voir le journal de la première chaîne, pourront se reporter à celui de la seconde. " (note : vous remarquerez que le titre définitif du jt de la 2e n'a pas encore été fixé)"
l'horaire de 19H45 va durer jusqu'au démantèlement de l'ortf donc jusqu'au 5 janv 75 . IT1 avec Gicquel revient à 20H.
L'horaire de 20H30 du jt de la 2 a fait long feu (donc pour les chicaneurs dans le sens réel de l'expression n'a pas duré très longtemps.
Il semble que lors de la mort de De Gaulle en novembre 70 l'horaire soit revenu à vingt heures pour le Vingt-quatre heures sur la 2
rajout le 08/12 à 11/17 : suite à la lecture d'un article de décembre 70 c'est bien le cas : le jt de la 2 est divisé en 2 : un magazine dès 19h30 puis le jt à 20H , est-il expliqué
deuxieme correction le même jour à 11H23 : dans un article du 27/12/71 : "A partir de janvier [1972], en effet, " 24 heures sur la 2 " ne disposera plus que de trente minutes (20 heures-20 h. 30) pour faire le bilan de l'actualité du jour, mais bénéficiera en revanche de la " locomotive " (feuilleton ou jeu) que P. Sabbagh a prévue entre 19 h. 30 et 20 heures et qui devrait donner au " journal " de la seconde chaîne une plus large audience"
Des raisons budgétaires ainsi que d'audience (que 4% pour le jt de la 2) semblent en avoir été la cause.
2e ajout à 12:07 l'avancée du jt de la 2 de 20H30 à 20H plus l'adjonction d'un magazine de 19h30 à 20H date du 19 janv 70 (article du 16/1/70)


La scission des jt pose des pbs pour les correspondants à l"étranger de l'ORTF ! pour beaucoup il leur fallait choisir à quel jt il voulait être rattaché et donc nommer un 2e correspondant pour l'autre chaîne. Dans l'article du 6/7/70,
lisez ce qui se passe en Allemagne et trouvez ce qui cloche dans ce paragraphe :
"Ainsi, à Bonn, le délégué, M. Villeneuve, refusa d'entrer dans un système qui, du point de vue de l'éthique, est assurément inconfortable. Il préféra demeurer le délégué sans exercer ses activités journalistiques sur aucune des deux chaînes d'information télévisée et en réservant celles-ci à la radio. Un journaliste qui se trouvait sur place, M. El Kabache (revenu depuis à la rédaction parisienne d'Information première), choisit alors d'assurer la correspondance de la première chaîne, tandis qu'un nouveau reporter désigné par Mme Baudrier, M. Saint Paul, était envoyé de Paris pour assurer celle de la seconde."
plus pbs de moyens : "Des problèmes matériels d'abord. À Bonn, on ne disposait pour les deux chaînes que d'un seul cameraman, que les deux reporters - du moins tant qu'il y en eut deux puisque l'affectation à Paris de M. El Kabache a abouti à la suppression d'une correspondance de la première chaîne dans la capitale fédérale - se disputaient."
de plus les petits bureaux étrangers, qui travaillent pour les 3 chaines (une deux et france inter) semblent sous utilisés par les 2 chaines de tv car nommés et mis en place AVANT la séparation.
-

l'interversion des redactions en septembre 72 et la réforme avortée des jts de la 2 (inf 2 à 22H pendant 1mois et demi) a occasionné une chute des audiences du jt de la une en 73
. en effet à l'origine il etait prévu que la une ne retransmette plus les actualités régionales . Mais comme beaucoup de téléspectateurs de province avaient de vieux postes ne recevant QUE la première chaine ils auraient été privés des actualités régionales . (plus des relais tv notamment en alsace )
dans un article du 15 septembre 73 : "Les informations régionales, diffusées sur les trois chaînes, ayant été, au contraire, décalées de vingt minutes, les téléspectateurs de la première chaîne doivent ingurgiter chaque soir cinquante-cinq minutes d'informations presque consécutives (19 h. 20-19 h. 40, informations régionales; puis, 19 h. 45- 20 h. 15, " Vingt-Quatre heures sur la une "). Sur la deuxième chaîne, à 19 h. 45, passe un feuilleton quotidien, fort tentant. Les statisticiens constatent cependant qu'Inf. 2 ne bénéficie pas pour autant - il s'en faut de beaucoup - de la perte d'audience de " Vingt-Quatre heures sur la une ". Que deviennent donc ces " téléspectateurs perdus ", chaque soir, entre 20 heures et 20 h. 15 ? On peut les estimer à 2 millions."

26 janv 70 bilan des deux premiers mois de la réforme :

"L'Innovation la plus spectaculaire est, on le sait, l'heure quotidienne d'information (19 h. 30 à 20 h. 10) de " 24 heures sur la 2 ", qui a débuté lundi dernier. On en connaît la mise en page : 19 h. 30, sommaire parlé des grands titres du jour; 19 h. 33. partie magazine avec un ou deux sujets d'actualité ; 20 h., journal proprement dit.

Selon Mme Baudrier, le sommaire du jeudi 22 janvier représentait un assez bon prototype de ce qu'elle souhaite faire, avec en première partie un volet de l'enquête sur les agressions de la vie moderne, l'interview d'Henri de Monfreid et un reportage sur les lieux où s'embarqua le grand voyageur, une étude sur la fusion du Club Méditerranée avec le CET, puis, dans le journal proprement dit, le premier reportage réalisé au Biafra depuis l'armistice, enfin une interview du nouvel académicien Eugène Ionesco.

" Un bon équilibre entre des sujets divers qu'il faut essayer de maintenir, avec toute la souplesse que nécessite l'actualité ", dit Mme Baudrier. Les premières réactions des téléspectateurs sont-elles favorables ? " Nous avons reçu, déjà, des lettres d'encouragement, mais il y a aussi les amateurs de feuilleton qui regrettent la disparition de Ma sorcière bien-aimée et qui le disent carrément. "

A notre avis, si l'expérience - pour ne pas dire l'aventure - paraît assez bien engagée, elle suppose en première partie (magazine) des documents, visuels ou " humains ", de grande qualité pour tenir le téléspectateur en haleine jusqu'au moment où commence le journal proprement dit (à 20 h.). Il est vrai que " l'heure quotidienne " est censée couvrir désormais toute l'actualité.

En effet, comme prévu, les deux anciens magazines - " Point-Contrepoint " et " Régie 4 " - ont disparu. Mais tandis que J.-F. Chauvel acceptait de collaborer éventuellement à " 24 heures sur la 2 ", R. Puissesseau - autre producteur de " Point-Contrepoint " - choisissait de faire des séquences pour la première chaîne.

Mme Eliane Victor (" Régie 4 ") n'a pas, quant à elle, obtenu la garantie de " rendez-vous fixe avec le téléspectateur " qu'elle souhaitait pour diffuser, sur la deuxième chaîne, les émissions qui lui tiennent à coeur. Et comme P. Desgraupes - autre ancien animateur de " Cinq colonnes à la une " - souhaite qu'Eliane Victor travaille pour lui...

En ce qui concerne les moyens techniques - et c'est un point commun aux deux unités d'information - Jacqueline Baudrier constate, à l'usage, que ses vingt équipes de tournage (1) offrent un effectif insuffisant pour cerner l'actualité et " fournir, comme elle le souhaite, le plus d'illustrations possibles ".

Mentionner en outre l'innovation que constitue " L'événement des 24 heures ", diffusé vers 22 heures, et qui semble devoir être souvent traité par des journalistes ou des personnalités n'appartenant pas à l'équipe permanente : jeudi dernier, P.-M. de la Gorce, directeur de l'Actualité, a évoqué l'affaire des cent Mirage à la Libye (2), bientôt nous verrons Michel Droit, rédacteur en chef du Figaro littéraire.

Est prévue, enfin, pour le dimanche 22 février (et ensuite le dernier dimanche de chaque mois) la première de " l'Avocat du Diable ", émission de F. Rossif et J. Ferniot, qui sera une confrontation de deux idéologies sur un problème donné.

Desgraupes le " gauchiste "...

Soumis au jugement du téléspectateur comme J. Baudrier, P. Desgraupes doit compter, en outre, avec la surveillance permanente de ceux qui voient en lui un "dangereux gauchiste". Ce qui fait sourire ceux qui le connaissent...

Sous l'impulsion de quelques députés - notamment de M. René Tomasini, - le bureau politique de l'U.D.R. a dénoncé cette semaine le manque d'objectivité avec lequel " Information première " aurait évoqué les incidents de la faculté de Nanterre.

Au-delà de ces procès d'intentions, on note cependant que le nouveau "Télé-soir" a plutôt déçu, jusqu'ici, ceux qui en attendaient beaucoup. Qui en attendaient beaucoup trop surtout...

En effet, si la première qualité qu'on exige d'un journal est d'in-former le plus complètement possible, il faut reconnaître qu' " Information première " remplit assez bien son office. Après l'avoir regardé chaque soir, le citoyen moyen n'éprouve pas, comme souvent naguère, le besoin d'aller comparer ce qui est dit avec son journal habituel ou avec le bulletin d'information périphérique. La crédibilité de " Télé-soir " est nettement en hausse depuis deux mois.

Sur la forme, P. Desgraupes conteste formellement l'accusation du manque d'images : " Tous les soirs, la proportion deux tiers d'illustrations et un tiers de commentaires est respectée. Au reste, précise-t-il, qu'est-ce qu'une image ? A-t-elle une valeur en soi ? Pensez-vous que pour faire de l'image à tout prix il faille montrer les gravillons de la, cour d'honneur de l'Elysée ? Je crois au contraire qu'un visage de commentateur peut être un spectacle. "

Comme nous relevions aussi !a part - trop importante, à notre avis - faite aux faits divers, P. Desgraupes contre-attaque :

" On ne saurait à la fois nous reprocher de ne pas donner assez d'images et nous demander simultanément de renoncer au secteur d'information qui en fournit le plus "

Cependant, dans certains cas, " Information première " a été à la limite de ce qui semble permis dans le genre " sensationnel ". " C'est vrai, convient-il, cela a pu se produire, mais quand un reportage vous parvient de province assez tard et que le film n'est développé, parfois, qu'à 19 h. 35, il est difficile de faire le détail. "

Avec cette allusion au document filmé en province, on entre au cœur des problèmes techniques. " En général, le problème des correspondants de province demeure entier, soit qu'ils ne traitent pas l'actualité comme nous le souhaitons, soit qu'ils ne disposent ni des collaborateurs ni des moyens nécessaires. C'est d'ailleurs aussi notre problème quotidien, rue Cognacq-Jay, en dépit des efforts exceptionnels qui nous ont été consentis par la direction générale de l'O.R.T.F. pour faire cette expérience.

" On m'a affecté, par exemple, trente-cinq cameramen, ce qui m'avait paru convenable. Mais j'ignorais alors que je ne disposerais que de vingt-deux preneurs de son, ce qui m'interdit de pouvoir compter sur le nombre d'équipes de reportage qui me seraient nécessaires (3).

" Car, s'il n'y avait que le journal quotidien, tout irait bien. Mais certaines équipes sont mobilisées tantôt pour le " Magazine féminin ", tantôt pour " Les trois coups ", tantôt pour " Lire et comprendre ", etc. - émissions qui ressortissent aux Actualités télévisées. Au total, plus de treize heures d'information par semaine... "

Tous ces problèmes d'hommes, de moyens, de budget aussi, ne sont peut-être pas sans rapport avec les modifications qui vont intervenir, à savoir notamment la suppression de l'émission " Lire et comprendre ", des " Trois coups " (l'actualité théâtrale étant désormais traitée dans le " journal " télévisé quotidien), ainsi que " Le magazine féminin " (qui va être intégré, à raison d'une séquence par jour, dans " Midi magazine ")

Pierre Desgraupes et Joseph Pasteur songent également à améliorer les éditions de 13 heures et de " Télé-nuit ". Mais ces améliorations restent grandement conditionnées par les moyens dont ils pourront disposer. " Songez, précise le directeur d'" Information première ", que Baudrier et moi ne disposons que d'une voiture H.F. (de reportage en direct) chacun, et d'une seule voiture pour les deux chaînes le dimanche. Pour le prochain Paris-Nice cycliste, Marcillac m'a demandé de prêter au service des sports notre voiture H.F. Après discussion, je lui ai dit oui. Mais s'il se passe quelque chose de très important à couvrir comme information pendant ces quelques jours-là, que pourrais-je faire ? Et ne me reprochera-t-on pas d'avoir mal " couvert " l'événement ?... "
Claude Durieux

En parcourant les articles télévision des archives du monde je suis frappé par l’extrême sévérité envers Sabbagh , directeur de la premiiere chaine puis de la deuxième chaine, accusé de faire du populisme de bas étage, de la sous télé ...., et surtout de la télé vieillotte, héritée des années 50 ! !
Dans un premier temps (69-fin 71) la deux semble plus innovante mais apparait comme une chaine assez brouillonne : les dramatiques semblent mieux écrits , mieux filmés mais flirtent, comme les magazines avec un certain élitisme ! et surtout l'audience est mauvaise ( des jt aussi) et cela n'incite pas du tout les Français à acheter des télés couleur
D'où le transfert de Sabbagh de la une à la deux en 72 (Roland Dhordain dirigeant la Une) , avec certaines de ces émissions "populistes et vieillottes " comme au théâtre ce soir ! et donc comme conséquences pour le monde une baisse considérable (ou un risque de...) de la qualité des programmes jusqu'à la dissolution de l'ortf.

Début 72 comme je l'ai deja écrit dans un précédent message Sabbagh est devenu directeur de la 2e chaine et on confisque à Jacqueline Baudrier la première demi heure du JT (dès 19h30) car l'audience du journal de la deux était insuffisante, d'où le retour du feuilleton.
Truc intéressant : "Mais elle a dû aussi abandonner, du moins pour 1972 son projet de " plage " matinale d'information entre 7 heures et 9 heures : un sondage d'opinion effectué à ce sujet aurait donné 19 % de pour seulement."
Ainsi donc elle avait prévu pour la deux un télématin sur la 2 dès 72. Tout le monde sait qu'il ne sera pas réalisé avant 1985.
Par contre , au lendemain des deux tours des elections présidentielles de 74, une expérience de jt du matin sera menée, sous la direction de Baudrier (directrice cette fois de la une )

Dans le même article (25/10/71) , est évoqué le retour de Joseph Pasteur à télé soir , sans alternance et( on le sait par Gildas) l'utilisation pour la premiere fois du prompteur !
" On attend pourtant beaucoup à " Information première ", du " one man show " de Joseph Pasteur qui devrait débuter le 15 novembre, à 19 h. 45, et qui appellerait sans doute des aménagements techniques désormais incertains."

Bonsoir

Quand je parlais d'innovation sur la 2, c'était principalement par la couleur et la mise en page du journal. Baudrier avait un peu ouvert la brèche, et INF2 l'a amplifié avec le recours aux incrustations et aux cartons de transition.

Au reste, cette réforme se déroulait dans un climat politique tendu. La vieille garde gaulliste accusait Chaban d'avoir confié la une à un ennemi du pouvoir. Au passage, Desgraupes ne dirigeait pas la chaîne mais uniquement l'unité autonome d'information, et Pasteur était rédacteur en chef. Pendant près de 3 ans, Information Première était systématiquement brocardé...

A posteriori, je pense que Desgraupes-Pasteur ont fait évolué globalement en douceur l'information télévisée. Avec peu de moyens, sans bouleverser la forme (noir et blanc, génériques identiques à l'époque Sablier), mais en amenant des journalistes venus de la radio, ayant une façon de raconter l'actualité différente du style ampoulé zitronien.

A+
Rémi

10 avril 2012 :

Dernier JT, avec pour fond la grande baie vitrée. Et ce fameux soleil couchant derrière Pupu à partir de 6"30 !

http://www.ina.fr/video/4687186001/20-h ... video.html

Wouah ! Ces vidéos des années 60/70 sont vraiment une mine d'or. Une nouvelle perspective dans la retrospective de l'histoire du JT. Un grand merci à Hervé pour les extraits des articles du Monde. Tout ceci est vraiment très intéressant.

Je suis ébahi (désolé pour mon vocabulaire enthousiasmé, je suis tellement réjoui d'avoir pu voir toutes ces vidéos à l'instant ) par le générique de Télé-Soir en 1969 comme celui-ci : https://www.youtube.com/watch?v=9HtOzOzNwO8

Ceci n'engage que moi, mais je trouve que :

- la musique est une des versions orchestrées la plus prestigieuse de la télévision française pour un JT
- le montage vidéo est dynamique et extrêmement moderne, en particulier la typographie utilisée
- annonce des titres en image (pas vu de telle procédée avant 1969, bien qu'on trouvera bien un jour, une vidéo d'archives pour me contredire)
- utilisation d'un bed musical (là encore je n'ai pas vu de telle utilisation avant cette vidéo)

Par contre, l'efficacité de l'annonce des titres (le discours venant complété l'information contenue dans le titre) n'était pas des plus efficaces.

C'est vraiment une rétrogradation que d'être revenu au générique de télé-soir (celui installé vers en 1965) quelque temps par la suite. Générique que, au passage, j'ai toujours eu l'impression qu'il était bâclé (on dirait que la bande audio au départ est dysfonctionnelle).

En passant, qui est ce "Frise JT" ? Il doit avoir ses entrées à l'INA
AAAAHHH, bon dieu pourquoi les archives de Radio-Canada (enfin les archives de tous les autres pays) sont-elles si dur d’accès