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Canal Plus.
la communication - Télécom 2A
Le 4 novembre 1984, une nouvelle chaîne de télévision débute ses programmes. Elle est différente, elle est privée et elle est cryptée. Cela constitue un changement dans ce que l'on va appeler par la suite le Paf.
Canal Plus, plus communément appelé Canal+ (voire C+), utilise l'ancien réseau VHF de la première chaîne (qui a terminé sa colorisation sur le territoire en 1981). Jusqu'en 1984, ces émetteurs vont être pour la plupart réaménagés. D'ailleurs, Canal+ diffusera, dans les mois qui précéderont son démarrage officiel, des vidéo-clips et des bandes-annonces de films en alternance et en clair tous les jours de 14 h à 18 h. Cela aura permis à quelques téléspectateurs de mémoriser cette nouvelle chaîne sur leur téléviseur pendant cette période.
Son président est André Rousselet dont il est de notoriété publique qu'il est l'ami du Président de la République (François Mitterrand). Il fut plusieurs fois son directeur de cabinet. Il présidera Havas de 1982 à 1986, mais ce qui l'intéresse, c'est la télévision. Et si d'autres avaient des projets variés pour ce quatrième réseau, celui qu'il reprendra saura s'imposer.
Pour faire comme dans d'autres pays étrangers, offrons aux téléspectateurs une chaîne " cinéma " payable par abonnement. La formule est neuve en France, mais de fin 1984 à l'été 1985, ce sera une période dure pour la chaîne qui n'aura pas alors atteint le nombre d'abonnés escomptés. Après, ce sera un renversement de tendance qui, plus que jamais aujourd'hui, profite à la chaîne... Plus d'un milliard de bénéfices pour 1991.
Avec la multiplication des chaînes dans les années 80 et une réglementation que l'on qualifie souvent de rigide, la réussite de Canal+ est le rayon de soleil le plus éclatant de l'audiovisuel français. Et lorsqu'un rayon brille aussi fort (dans une ambiance morose), cela pousse au(x) développement(s). Le chiffre d'affaires de Canal+, en 1991, est de 7 MdF (milliards de francs). Celui de TF1 est aux environs de 5 MdF et celui d'Antenne 2 d'environ 4 MdF.
En juillet 1991, les actionnaires de Canal+ se décomposaient ainsi :
- Havas : 24,62 %
- Générale des Eaux : 20,94 %
- Caisse des Dépôts : 6,44 %
- l'Oréal : 6,00 %
- Geneval : 5,12 %
- CCF : 2,27 %
- le public : 34,61 %.
L'augmentation de la prospérité n'a cessé de croître depuis 1986-87. Ce qui fait fonctionner Canal+, ce sont ses téléspectateurs/abonnés, autrement dit, ses clients. Soucieuse de toujours répondre à leurs attentes, Canal+ a lancé en octobre 1987, un magazine mensuel destiné à ses abonnés : " Canal+ Magazine ". Il contient les programmes du mois et la plus grande partie du magazine est consacrée aux films diffusés par la chaîne. Ces programmes vont du 1er au 31 de chaque mois et le magazine est envoyé vers le 20 du mois précédent. C'est un lien de communication privilégié entre Canal+ et ses abonnés. Comme dans beaucoup de journaux, il y a une rubrique " courrier des lecteurs " intitulée " Canal des abonnés ". Il y a aussi des offres réservées aux abonnés, gratuites et payantes. Une rubrique nommée " Télécocktail ". La " grille " qui présente la totalité des diffusions de chaque film. A propos de TDF1-2, c'est par ce truchement que Canal+ informera ses abonnés de cette nouvelle offre, dès le début de l'année 1991. C'est un vecteur de communication pratique.
Canal+, c'est tout un programme... ou plutôt des programmes. Ce qui fait la force de sa grille, c'est le cinéma et le sport, et pourtant cela ne représente respectivement que 45 % et 7 %. Les fictions (téléfilms et films de télévision) représentent 13 %. Les émissions pour enfants (Décode pas, Bunny, Cabou Cadin...) 9 %. Magazines et " talkshows " (Nulle part ailleurs, La grande famille) 8 %. Humour et variétés (Les Nuls l'émission, spectacles ponctuels...) 8 %. Informations (flashs, 24 heures, CBS Evening News...) 3,5 %. Documentaires 2,5 %. Court-métrages et " surprises " 2 %. Divers 2 %. Ces chiffres correspondent à 1990. Un nouveau et très court rendez-vous (excepté le mercredi : 25 minutes) est proposé pendant 5 minutes tous les jours : " Le journal du cinéma ".
Un paradoxe que ne renierait pas Philippe Vandel (Nulle part ailleurs), c'est que ce qui constitue l'attrait de Canal+ (sport et cinéma) ne représente qu'à peine plus de la moitié de l'offre de programmes. En particulier, le sport, avec 7 %. Cela montre, par cette diversité, un bon " dosage ". En matière sportive, les épreuves retransmises sont presque toujours en direct. Il y a aussi des sports qu'on ne voit pas ailleurs et il est arrivé à la chaîne d'organiser des tournois comme la boxe à Bercy en décembre 1991. Pour en terminer avec le sport, si Bernard Tapie possède l'OM, Canal+ a aussi acquis " son " équipe, en 1991 : le PSG (Paris Saint-Germain). Il est très bien placé dans le classement de 1ère division. Pour motiver d'éventuels abonnés, Canal+ propose des places à tarif préférentiel lors de certaines rencontres importantes. L'animateur de " Mon Zénith à moi ", Michel Denisot, en est le vice-président. Dans ses relations avec les autres chaînes, Canal+ entretient de bons rapports avec elles. En fonction des contacts, des contrats, elle offre à des prix attractifs des extraits de ses retransmissions. Mais il lui arrive aussi de passer des contrats d'exclusivité (exemples : football et rugby avec TF1).
(Que de changements en 10 ans - quoique ! - Tapie est à nouveau à l'OM, Tasca ministre de la Communication et Denisot, président de Canal+. Le PSG est en perte de vitesse depuis 1996 et Nulle part ailleurs s'est arrêté en juin 2001)
Le cinéma. C'est en principe ce qui
source :
http://www.bomier.info/memoire/memoi-3b2.htm