Non, rassure-toi, c'est pas Alex Taylor qui est mort ! C'est l'instigateur de l'émission.

Qui se souvient de Continentales, émission matinale sur FR3 et France3, présentée par un mec à l'accent allemand?

NICOLAS DON a une histoire qui décalque les bouleversements de l'Europe contemporaine. Des grands-parents originaires de Grèce et d'Autriche installés en Roumanie (où il est né), des parents qui fuient le régime de Ceausescu pour émigrer aux Etats-Unis et en France (où il fait ses études). Un apprentissage utile pour présenter «Continentales», l'émission polyglotte de France 3. Car faire oublier le sémillant Alex Taylor, l'initiateur de la série, parti voilà trois mois préparer une autre émission sur Arte, prendra du temps. Comment remplacer le flamboyant Britannique, ce modèle d'humour, de charme et de provocation? Bref, l'invention d'un style à lui tout seul. Avec Nicolas Don, 35 ans, c'est un homme de radio qui prend l'antenne. Un soupçon d'accent, un sourire moins coquin, un ton plus sobre. Cet ancien de RFI parle couramment cinq langues et «baragouine», dit-il, deux ou trois autres. Pour s'imposer, le nouvel animateur veut renouer avec l'effort de pédagogie, «la vocation initiale de l'émission». Avec une même ligne de force: décrypter, à travers la dissection des chaînes européennes, les sensibilités nationales. Cas d'école: le traitement de la commémoration du jour J, le 6 juin. «Les Allemands ont opté pour un profil bas. Les Italiens l'ont filmée sur un registre très ''spumante, lyrico-champagne''. Les Espagnols, comme un match de football. Les Britanniques, eux, suivaient la reine.» Of course. Sa télé préférée? «La RAI, avec une prise de vues et un montage très soignés.» La TV française? «Elle manque d'insolence. L'irrespect est un devoir du métier de journaliste. Mais à condition de ne pas brouiller le message. L'équilibre est délicat.»